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Un Requiem est une longue prose poétique qui sonne le glas des illusions perdues.
L’auteur, se livrant à un minutieux examen de conscience, s’attaque aux valeurs que son milieu lui a transmises : la pudeur réduite à néant par la cruauté ; la liberté battue en brèche par lâcheté et conformisme ; l’amour moqué, meurtri, nié ; les fausses idoles d’une existence sans relief ; la compassion qui n’est qu’un mot vide de sens ; la raison qui tue toute velléité de pouvoir s’affirmer diffèrent ; le Dieu d’amour lui-même, appris de bouches sans affects, ni volonté d’appliquer ce qui était prêché à coups de trique. Sa seule lumière fut celle qu’il trouvait dans la beauté et l’amitié des corps. Seuls ses amants purent le réconcilier un instant avec le monde : puisqu’ils existaient, il ne devait pas être totalement mauvais !
Un Requiem est le livre d’un résistant, d’un combattant. Il ne faut pas y chercher une plainte ou un apitoiement sur lui-même. C’est un pugilat, peut-être perdu d’avance, la mort sonnant le gong. Pourtant, jusqu’au bout, cet homme en colère se battra, contre tout ce qui le révolte et l’empêche d’aimer ses semblables. C’est peu dire qu’il n’est pas un humaniste. Sa misanthropie assumée ne trouve ses limites que dans ce qui toujours lui permit d’avancer, d’écrire, de peindre malgré tout : l’amitié renaissante à chaque rencontre avec de véritables êtres, également dressés, également bouillants ou glacés, jamais tièdes.
Lorsque j’eus l’inconscience de demander à Gérard RAYMOND-PIERRE une préface pour son ouvrage, il m’écrivit une postface et l’intitula « J’emmerde votre bienveillance ! ». Tout un programme. Néanmoins, lorsque l’on lit Un Requiem, comme cette postface terriblement lucide et provoquante, il y a dans ces lignes abruptes, aux mots coupants et torturés, un témoignage universel. Une espérance universelle…