Je vais vous raconter une histoire qui, à défaut d’être drôle, vous éclairera sur l’influence et le pouvoir de l’argent que certains – des éditeurs pour ne pas les citer-, priorisent avant tout autre critère, la renommée de l’auteur, quand bien même ce dernier est un piètre écrivain, les guidant dans leur choix, abandonnant à leur anonymat des auteurs beaucoup plus talentueux. Et je n’évoque pas ici ma petite personne… quoique !…
Il était une fois une journaliste, présentatrice d’un grand journal télévisé, diffusé à une heure de grande écoute. Surfant sur la crête de la popularité, l’idée lui vint d’écrire un livre et de proposer le manuscrit à quelques éditeurs qu’elle connaissait pour les avoir reçus dans son journal. Échange de bons procédés sûrement, son manuscrit trouva preneur. Et, cerise sur le gâteau, on en tira même un téléfilm. L’alignement des planètes pour cette journaliste au demeurant bien sympathique et assurément très professionnelle dans son domaine.
Un autre journaliste, de la presse écrite celui-là, moins connu, s’essayant lui aussi à l’écriture, trouva le livre en question par trop léger, voire creux. Et en termes de style d’une affligeante pauvreté. Il tenta alors une expérience dont lui-même n’imaginait pas quel en serait le résultat. Il fit des copies du livre et les adressa sous un nom d’emprunt à une dizaine d’éditeurs, incluant celui qui l’avait publié. Il reçut dix réponses. Toutes négatives…
Quand l’intégration des valeurs financières régissent la société de consommation qu’est la nôtre, il est à craindre que bien des manuscrits d’une grande qualité littéraire resteront dans les tiroirs de leurs auteurs à tout jamais…
A.T.